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Alimentation du furet : particularités du tube digestif |
Posté le: 21 Aoû 2005 13:26 Auteur:cesar (Administrateur)
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Tractus intestinal du furet et ses particularités
Résumé : Nous nous sommes intéressé à l'étude du tube digestif (bouche à anus) du furet (M putorius furo) et à ses particularités. Son tube digestif est celui d'un carnivore. Il présente néanmoins des particularité anatomiques comparés au chat et chien. Ceci peut expliquer qu'il est recommandé de ne pas utiliser le furet comme modèle animal pour étudier la digestibilité des croquettes pour chat.
La cavité orale
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Rappels : La cavité buccale permet de préparer les aliments à être avalé. Les dents permettent de prendre (participation des lèvres), de couper, de déchiqueter et de broyer les aliments, afin de diminuer la taille des matières à déglutir. La salive a un rôle très important. Elle comprend de l'eau, des minéraux et des enzymes. Elle permet d'humidifier la bouche. Elle favorise d'une part la mastication (glandes séreuses) en humidifiant les aliments et d'autre part, la déglutition (glandes muqueuses) en les lubrifiant. Chez certaines espèces, la salive permet de commencer la digestion enzymatique des glucides (amidon en maltose par la ptyaline). Chez les carnivores, les glandes salivaires sont surtout de type muqueux. La salive produite est peu abondante mais permet de bien lubrifier les aliments, qui sont avalés rapidement et peu mastiqués |
La formule dentaire du furet est I 3/3 C 1/1 Pm 3/3 M 1/2, soit 34 dents.
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Rappels :
Pour ceux, qui n'ont pas l'habitude de lire une formule dentaire, voilà quelques informations :
- I= incisive, ce sont les dents qui coupent;
- C= canine, ce sont les dents qui percent et déchirent;
- Pm = prémolaire, ce sont les dents qui déchiquettent;
- M = molaire, ce sont les dents qui broient;
Les chiffres correspondent au nombre de dents sur une demi-mâchoire (nez jusqu'à une oreille). Le premier correspond à la demi-machoire supérieure et le second à la demi-mâchoire inférieure.
Ainsi I 3/3 C 1/1 Pm 3/3 et M1/2, signifie que la demi-mâchoire supérieure du furet comprend 3 incisives, 1 canine, 3 prémolaires et 1 molaire, soit 8 dents, tandis que la demi-mâchoire inférieure comprend 3 incisives, 1 canine, 3 prémolaires et 2 molaires, soit 9 dents.
Il y a donc 16 dents (8x2) pour la mâchoire supérieure complète et 18 pour la mâchoire inférieure complète (9x2), soit après un savant calcul, un total 34 dents |
A titre de comparaison, voici les formules du chat et du chien :
- Formule dentaire du furet : I 3/3 C 1/1 Pm 3/3 M 1/2
- Formule dentaire du chat : I 3/3 C 1/1 Pm 3/2 M 1/1
- Formule dentaire du chien : I 3/3 C 1/1 Pm 4/4 M 2/3
Grossièrement, plus le régime alimentaire est carnassier, plus on observe une réduction du nombre de dents et leur spécialisation (nombre et la taille des molaires diminuent).
Œsophage
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Rappels : L'œsophage amène les aliments déglutis à l'estomac. Les éléments solides sont véhiculés par des contractions de la paroi, tandis que les liquides transitent du fait de la pesanteur. |
La paroi de l'œsophage est recouverte d'une couche protectrice de kératine. Pour bien comprendre l'intérêt de cette particularité, nous allons utiliser une image. L'intérieur de la bouche n'est pas kératinisé, alors que la peau l'est, ce qui confère à cette dernière une résistance contre les agressions de la vie courante. La couche kératinisée joue donc un rôle de protection. Chez les carnivores les aliments sont souvent avalés rapidement et peu mâchés. Ils peuvent donc être rugueux, piquants voire même tranchants (pattes et bec d'oiseaux, esquilles d'os). La couche protectrice de kératine permet donc de protéger la paroi de l'œsophage contre tous ces aliments vulnérants et diminuent en conséquence les risques de perforations.
L'estomac
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Rappels : L'estomac a pour but de stocker provisoirement les aliments et de commencer leur dégradation physico-chimique. Dégradation physique, grâce aux brassages mécaniques des nombreux muscles qu'il possède et dégradation chimique, grâce aux sécrétions gastriques (acidité et enzymes). Au total, les aliments sont transformés en une bouillie liquidienne, appelé le chyme. Lorsque ce dernier présente certaines propriétés physico-chimiques, l'estomac libère une fraction du chyme dans l'intestin grêle par le pylore. La fraction une fois évacuée, le pylore se referme de nouveau et le brassage du chyme continue. |
L'estomac du furet présente des similitudes anatomiques et physiologiques avec de celui de l'homme. Le fait qu'il puisse être colonisé par une bactérie Helicobacter mustelae responsable de pathologies (gastrite, gastrite chronique, ulcères gastroduodénale et cancer gastrique) similaires à ce qu'on peut observer chez l'homme avec H. pilori, fait que le furet est utilisé comme modèle expérimental pour l'étude et le traitement des ulcères bactériens. D'ailleurs H. mustelae peut être éradiqué de l'estomac du furet en utilisant les mêmes traitements que ceux utilisés pour lutter contre H. pylori chez l'homme.
L'estomac du furet a la capacité de se dilater selon sont état de réplétion (traduction la taille du repas). De plus, la dilation peut être très importante, notamment lorsqu'un adulte mâle ingère 80 gr de viande en un repas. L'estomac du furet est donc capable d'absorber une grande quantité d'aliments en une seule fois. De ce fait, la forme et la taille de l'estomac du furet sont variables. On retrouve ce phénomène chez le chien et le chat, où l'estomac à jeun est en position intra-thoracique mais du fait de ses capacités à se dilater, il peut déborder largement dans la cavité abdominale une fois remplie.
Chez le furet, la sécrétion acide de l'estomac est continue. Ce qui en soit ne constitue nullement une particularité exceptionnelle, puisque c'est aussi le cas dans d'autres espèces : l'homme, mais aussi le lapin, le rat et le porc. C'est d'ailleurs pour cette raison que ces animaux sont utilisés pour tester des médicaments anti-ulcéreux.
Contrairement aux idées reçues, les furets peuvent vomir. Deborah Spillemaecker nous rappelle dans sa thèse, que le furet est d'ailleurs utilisé comme modèle expérimental pour l'étude de la physiologie des vomissements de l'homme. Les signes annonciateurs sont un furet qui se tient la tête basse et qui présente de fréquents épisodes d'hypersalivation. Pour ma part, j'ai observé que le corps était aussi animé de contractions.
Les intestins grêles et le gros intestin
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Rappels : L'intestin grêle comprend 2 parties : le duodénum et le jéjuno-iléon. Les aliments dans le duodénum stimulent la sécrétion des enzymes pancréatiques et des selles biliaires qui se mélangent aux aliments. Le transit est rapide et les aliments n'ont pas le temps d'y subir des modifications chimiques importantes. La traversé du jéjuno-iléon est plus lente. C'est là que s'opère la fragmentation des aliments et l'absorption des nutriments. Les aliments sont fragmentés en composant simples grâce aux enzymes pancréatiques (à l'aide des selles biliaires) secrétés dans le duodénum et aux enzymes libérés par la paroi intestinale (s'attaquent aux sucres et aux protéines). L'absorption des nutriments s'effectue localement, soit de façon passive (diffuse à travers la paroi), soit au contraire active. |
Morphologiquement, il n'y a pas de démarcation entre le jéjunum et l'iléum mais il existe néanmoins une différence histologique (microscope). De ce fait ces 2 parties sembleraient jouer un rôle identique dans la digestion chez le furet.
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Rappel : Dans le gros intestin, le transit est lent. Le bol alimentaire devient progressivement le bol fécal. Le gros intestin assure 2 fonctions principales.
- Premièrement, le gros intestin est le lieu de la résorption de l'eau contenue dans les matières fécales. Cette résorption s'effectue surtout au niveau du caecum (75% chez l'homme).
- Deuxièmement, la digestion des sucres complexes, dont la cellulose fait partie. Celle-ci est un élément majeur des fibres alimentaires. Cette digestion est assurée non pas par les cellules intestinales mais grâce à la flore bactérienne présente (flore saprophyte et physiologique). Celle-ci est schématiquement répartie en 2 familles : une flore de fermentation (partie droite du côlon), qui assure la dégradation des sucres complexes (amidons et cellulose) avec libération de gaz (hydrogène, gaz carbonique, méthane, …). La flore de putréfaction est présente dans les 2 derniers tronçons du côlon. Elle s'attaque aux résidus protéiques et aux cellules intestinales. En résumé, l'intestin grêle assure l'assimilation des nutriments, tandis que le gros côlon assure l'absorption de l'eau et la formation des selles. |
Il n'y a pas de démarcation de passage de l'intestin grêle au gros intestin. Ce dernier est dépourvu de valvule iléocolique, de caecum et d'appendice. Le côlon comprend bien la partie ascendante, transverse et descendante mais il semble se terminer directement par le rectum (sans sigmoïde ?). L'anus possède 2 sphincters : l'interne (muscle lisse) et l'externe (muscle strié), ce qui laisse présumer que le furet est tout à fait capable de retenir ses fèces.
Particularités des intestins du furet :
1° - La taille des intestins
La longueur moyenne des intestins du furet (intestins grêle et colon-rectum) est estimée à 160 cm environ. Cette mesure est très proche de ce qu'on peut trouver chez vison américain (M vison). Toutefois cette valeur peut variée selon les auteurs.
On lit souvent que le furet a des intestins courts. Les intestins sont courts par rapport à quoi ? Par rapport à la taille ? Par rapport à ceux de l'homme (7 à 9 mètres pour le grêle +gros intestin) ou à ceux d'un hamster nain ? Avant de parler d'intestins courts, il est préférable de rapporter la longueur des intestins à la taille de l'animal. Dès lors, il sera possible de comparer entre les espèces.
Le rapport taille des intestins / taille de l'animal chez le furet est d'environ 3.2. Ce qui peut sembler court si on le compare au 5 du chien et au ~ 4.5 – 5 de l'homme (duodenum : 0.25 grèle 6-7m, colon-rectum 1.5 pour 170 cm). Néanmoins ce rapport est plus grand que celui du chat, qui est environ égal à 2.3. En conséquence, rapporté à la taille, les intestins du furet son plus longs que ceux du chat mais plus court que ceux du chien et de l'homme.
Babeanu présente dans sa thèse, un tableau récapitulatif et comparatif de la taille des différentes parties des intestins chez plusieurs espèces. Nous n'en reproduirons qu'une partie et nous en avons profité pour rajouter le rapport entre la taille des différentes sections intestins et la taille de l'animal pour pouvoir les comparer.
Tableau : Extrait du tableau comparatif de la taille des intestins (grêle et gros intestin) chez 3 carnivores, selon Babeanu. Le rapport taille intestin sur la taille de l'animal a été recalculé à partir des valeurs fournies par Babeanu.
Babeanu rapporte que "la réduction de la taille des intestins par rapport à celle du corps est corrélée généralement à un régime carnivore". Il semblerait donc que le chat avec un rapport à 2.3 (2.5 selon Babeanu), soit "plus" carnivore que le furet (~ 3.2). Toutefois, le chat semble accepter une proportion plus importante de fibres et d'hydrates de carbone complexes que le furet. Donc cette notion de réduction de la taille des intestins ne saurait tout expliquer et encore moins résumer a elle seule les particularités alimentaires du furet.
L'analyse du tableau révèle néanmoins un point intéressant. Rapporter à la taille de l'animal, le furet possède un gros intestin très court (0.2 versus 0.52 pour le chat et 0.75 pour le chien) mais par contre un intestin grêle plus long que le chat (3 versus 1.8). Nous avons vu précédemment que ces différentes portions avaient des rôles bien spécifiques et n'avaient pas du tout la même importance. En effet, l'absorption des aliments s'effectue essentiellement au niveau du jéjunum & iléum et le côlon a surtout un rôle de réabsorption de l'eau et de digestion des résidus grâce aux bactéries. Rajouter au fait que le gros intestin du furet est tronqué de son caecum, il semblerait que la réduction du gros intestin du furet se soit fait au bénéfice de l'intestin grêle.
Du fait de l'absence du caecum et de la réduction de la taille du côlon, nous pouvons suggérer que le furet digère difficilement les sucres complexes, comme les fibres contenues dans les végétaux, et que ces excréments doivent être fortement hydratés (riche en eau). Par contre, comme il possède peu de bactéries, il devrait être peu sensible aux agents perturbant la flore bactérienne (antibiotiques). Toutefois comme nous le verrons plus loin, cette notion de digestibilité réduite des fibres est loin d'être aussi évidente.
Afin de pousser jusqu'au bout l'analyse, je me suis intéressé à rapporter la taille des différents tronçons des intestins (duodénum, jéjunum & iléum, caecum, et.) non plus à la taille de l'animal mais à la taille des intestins, afin de déterminer si chez le furet il existe une spécialisation de l'organe.
Tableau : Tableau comparatif de la taille des intestins (grêle et gros intestin) et des différents tronçons en fonction de la longueur totale des intestins chez 3 carnivores, selon Babeanu.
On observe chez le furet une réduction du gros intestin puisque celui-ci représente que 6.25% de la longueur totale des intestins versus 22.22% chez le chat et 15.38% chez le chien. A l'inverse, l'intestin grêle est particulièrement développé avec 94% de la longueur des intestins versus 85% chez le chien et 78% chez le chat. Le principal rôle de l'intestin grêle est d'assurer l'absorption des nutriments contenus dans le bol alimentaire. En conséquence, il semblerait que le furet possède des capacités d'absorptions des nutriments beaucoup plus élevés que ces 2 carnivores.
En conclusion, la particularité des intestins du furet n'est pas leur longueur réduite, puisque le chat possède des intestins encore plus courts mais
- un côlon fortement réduit avec absence de caecum
- un intestin grêle plus développé, puisqu'il représente prêt de 94% des intestins vs 78% chez le chat et 84% chez le chien (la réduction du côlon s'étant fait au bénéfice de l'intestin grêle).
2° - la durée du transit
Le transit (bouche à anus) du furet a été déterminé par plusieurs auteurs. Il dure approximativement entre 3 et 4 heures selon Fekete & coll (2005). Stevens (1988) retrouverait entre 3.2 et 4.2h 3-4h. Babeanu dans sa thèse rapporte une durée d'environ 3 heures (182 minutes) chez l'adulte et un peu plus d'1 heure chez le jeune de 3 mois (70 minutes). A titre de comparaison, chez l'homme le transit est de 19 à 24 heures.
Il serait tentant de dire que comme le transit de furet est très rapide, le temps laisser à la digestion des aliments et à l'absorption des nutriments est très court et qu'en conséquence les aliments sont peu digérés.
D'une part, il faut savoir que c'est le passage dans le gros intestin qui ralentit considérablement la durée du transit alimentaire. Ainsi chez l'homme, le passage dans le côlon représente 50% à 63% du transit complet (12-14 heures pour le côlon). Or comme le furet présente un gros intestin fortement réduit, il est tout à fait normal que son transit soit plus rapide.
D'autre part, l'absorption des nutriments s'effectue préférentiellement non pas dans le gros intestin mais dans le jejunum-iléon or ce tronçon est particulièrement bien développé chez le furet comme nous l'avons vu précédemment (94% intestin grêle / grêle + gros intestin). Au niveau du côlon, il existe toutefois une absorption de certains produits de décomposition (acides gras) des résidus digérés par la flore bactérienne.
Actuellement, la notion que l'on retrouve est que le transit court chez le furet est responsable d'une absorption limitée des aliments. A aucun moment, il n'a été fait référence de la longueur exceptionnelle de l'intestin grêle.
3° - Furet vs Chat
Comme nous l'avons déjà expliqué, le tube digestif du furet et du chat présente des différences anatomiques non négligeables. Rapporté à la taille, les intestins du furet sont plus longs (rapport égal à 3.2) que ceux du chat (rapport égal à 2.3). De plus, le furet présente un intestin grêle fortement développé ~94% versus ~78% chez le chat. Par contre, son gros intestins est fortement réduit 6.25% versus 22.22% chez le chat, avec absence de caecum. Au niveau de la durée du transit alimentaire, celle du chat est beaucoup plus longue : 8-14h vs 3-4h chez le furet (Fekete & co, 2005).
Tableau : comparaison des particularités des intestins et de la digestion du furet et du chat. * comparaison des coefficients de digestibilités en pourcentage et **du poids journalier des fèces déshydratés par kilogramme de poids animal chez le chat et le furet sur 3 marques de croquettes selon Fekete & co (2005).
Ces différences anatomiques et physiologiques peuvent être suffisantes pour suggérer que le furet et le chat n'ont pas les mêmes capacités à digérer et à assimiler les aliments.
L'alimentation (croquettes et/ou boites) pour chat est jusqu'à preuve du contraire confectionnée et destinée pour les chats et pas pour les furets. Il est probable qu'elle ne tienne pas compte des particularités anatomiques du furet. Fekete & co s'est justement intéressé tout récemment (2005) à comparer la digestibilité et la préférence de 3 spécialités croquettes destinées pour les chats. Les résultats sont surprenants et montrent des différences entre ces deux espèces.
Les furets digèrent moins bien les protéines contenues dans les croquettes que les chats mais par contre digèrent mieux les lipides. Au niveau de l'appétence, les deux espèces sont attirées préférentiellement par les croquettes riches en graisses et en protéines. A niveau égal en lipides, le chat préférera les croquettes les plus riches en protéines. L'analyse des fèces na pas retrouvé de différences significatives entre le chat et le furet sur la digestion des fibres alimentaires. Chose surprenante, puisque nous avons vu que les fibres étaient digérées au niveau du gros intestin et que ce dernier est fortement réduit chez le furet. Nous aurions donc pu penser que le furet digérait moins bien les fibres que le chat. Cette particularité provient peut être du mode de fabrication des croquettes (cuisson)
Au total, Fekete & coll (2005) conclue qu'il existerait bien une différence significative de la digestibilité et de l'appétence des croquettes pour chat entre les deux espèces. L'auteur recommande même que les furets ne soient pas utilisés comme modèle animal pour l'étude des croquettes destinées pour chat.
Conclusions
En conclusion,
Le furet possède la dentition d'un carnivore.
Son œsophage est protégé par une couche de kératine, afin de limiter les risques de perforation lors de l'ingestion d'aliments vulnérants.
Son estomac est capable de se dilater de façon importante, afin d'ingurgiter une quantité importante d'aliments en une seule fois. Il secrète en permanence de l'acide mais ce phénomène est aussi retrouvé chez d'autres espèces.
Le rapport longueur des intestins (grêle + gros intestin) sur la taille de l'animal est supérieur à celui du chat mais inférieur à celui du chien. Cela signifie que proportionnellement à la taille, le furet possède des intestins plus longs que ceux du chat mais plus courts que celui du chien.
L'intestin grêle est fortement développé. Il représente à lui tout seul près de 94% de la taille totale des intestins, versus 78% chez le chat. Ceci laisserait présumer d'importantes capacités d'absorptions des nutriments bien que son transit intestinal soit de 3-4 heures pour un adulte et seulement de 1h10 pour le fureton.
La taille importante du grêle s'est fait au détriment du gros intestin. En effet, le furet ne possède pas de caecum et son côlon est de taille fortement réduite par rapport à la longueur totale des ses intestins. Ceci suggèrerait que l'animal digère difficilement les sucres complexes (fibres) et que ces fèces doivent être fortement hydratés (riche en eau). Concernant la digestibilité des fibres contenues dans les croquettes, Fekete (2005) ne semble pas avoir observé de différence statistique entre le furet et le chat.
Du fait d'un gros intestin peu développé, le furet possède probablement une flore bactérienne saprophyte réduite. En conséquence, il serait peu sensible aux agents perturbant la flore bactérienne (antibiotiques).
Il existe des différences anatomiques et physiologiques entre le furet et le chat suffisantes pour affirmer que le furet et le chat n'ont pas les mêmes capacités à digérer et à assimiler les aliments. Une étude récente menée par Fekete & coll (2005) sur 3 marques de croquettes destinées au chat confirme cette différence de digestibilité. L'auteur recommande que les furets ne devraient pas être utilisés comme modèle animal pour étudier la digestibilité et l'appétance des croquettes pour chat.
Bibliographies
- BABEANU, Alimentation du furet, Thèse vétérinaire, 2002.
- B SEGUY, Physiologie, 3e édition, 1993.
- B SEGUY, Anatomie, 4e édition, 1993.
- D SPILLEMAECKER, Le furet : un NAC de plus en plus répandu. Données bibliographiques et étude particulière d'une affection fréquente : l'hypercorticisme, Thèse de doctorat 2003.
- Pr T ROGIER, [http://www.vet-lyon.fr/ens/expa/cours/anatcomparee/anatcomp_abdomen1.htm#estomac]Anatomie comparée des animaux de laboratoire[/url], Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon.
- T ROGER, Anatomie comparée des animaux de laboratoire, Ecole
- M VILLEMIN, Le Vison Biologie – Elevage – Pathologie, 1956.
- G OTTO, JG FOX, PY WU, N S TAYLOR, Eradication of Helicobacter mustelae from the Ferret Stomach: an Animal Model of Helicobacter (Campylobacter) pylori Chemotherapy, Antimicrobial Agents and Chemotherapy, June 90, p. 1232-1236.
- SG FEKETE, K FODOR, A PROHACZIK, E ANDRASOFSZCKY, Comparison of feed preference and digestion of three different commercial diets for cats and ferrets. Journal of Animal Physiology and Animal Nutrition, 89 (2005) 199-202. Babeanu
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